2015 ANNEE RIMBAUD
Une commémoration tout personnelle
Entre seize et dix huit ans je m’encourageais à « penser à Rimbaud comme on pense à la soif ». Ridicule, n’est-ce pas, ça ne veut rien dire. Mais la sentence m’est revenue ce jour, avec une question : la soif… de quoi ? Mais Bon Dieu, la soif de vivre bien sûr ! Intensément brûler les cartouches du destin…
Téléscopage et questions sans réponse
Quel destin ?
Rimbaud, c’est une bande de punk à lui tout seul[1].
Dans la génération précédant celle du dormeur rimbaldien, Fantasio[2] du fond de son désespoir regrette d'avoir dû vendre son fusil. Pourquoi ?
No future?
Aujourd’hui, hier ou avant-hier, quelle différence ? Peut-être une petite quand même : dans chaque génération il y a ceux qui savent lire, écrire, et aussi dessiner. Certains autres n'ont pas appris pour diverses raisons que ces activités existent. Ces derniers sont donc souvent portés instinctivement à ne pas s'encombrer l'esprit, ils vont droit au but, sans atermoiement inutile; "c'est du direct, tu vois" : ça tire un coup, parfois en rafale et dans tous les sens : bite, couteau, kalach... Finalement, à la réflexion, c'est assez varié dans la forme.
D’aucuns, s’ils avaient eu des lettres, auraient pu, le 7 janvier 2015 entonner d’une même voix quelques vers , genre :
Agent aveugle et sourd de mystères funèbres !
Une âme de malheur faite avec des ténèbres !
Où vais-je ? Je ne sais. Mais je me sens poussé
D’un souffle impétueux, d’un destin insensé. ”[1]
Pas sûr que la bande à Charlie ait kiffé Totor plus que ça, mais avouez que ça aurait eu de la gueule non ?
[1] - V.Hugo, Hernani, III, 4.
Rimbaud Caricaturiste
Rimbaud savait écrire; il dessinait aussi.
Bon, d'accord ce n'est pas Cabu. La preuve en est d'ailleurs que, Arthur, lui, n'est pas mort d'avoir croqué ses contemporains. Il a seulement succombé à une maligne tumeur, le veinard.
Une commémoration collective
Non que j'aie un goût prononcé en la matière, mais il est des dates qui font date plus que d'autres, non ?
Il y a un mois le monde, encore sous le choc, s'est ému : tous ensemble... et chacun affichait son appartenance au genre humain.
A ceux qui sont tombés crayon en main.
C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un so...
http://www.poetica.fr/poeme-57/arthur-rimbaud-dormeur-du-val/
Pour ceux qui préfèrent le texte imprimé et sans rature.