Pharaon rêve (suite et fin)
Entre passé et futur, le présent.
De fait, Pharaon ne rêve plus ! Il a même atterri lourdement sur la glèbe!
Vite, vite, un interprète, un psy, n'importe qui ! Les prêtres d'Eleusis, les hiérophantes pas inspirés, restent secs. Pourtant ils parlent le mystère couramment d'habitude ! Pharaon "écum(e)" contre ses serviteurs, incapables qu'ils sont !
La lumière viendra de Joseph : il a été jadis vendu comme esclave en terre d'Israël par ses frères auxquels il a, imprudent, raconté ses songes, présents de la nuit (1).
Pharaon le fait venir :" J'ai entendu dire que toi tu entends le rêve pour l'interpréter." Joseph répond qu'il n'y est pour rien, c'est Dieu (Elohim) qui lui "souffle" l'interprétation.
Pharaon raconte, les vaches, les épis...
Joseph explique. Tout d'abord, les deux rêves en sont un seul. Elohim martèle le message, que Pharaon comprenne que c'est grave, et surtout imminent !
Ensuite, le cycle : sept ans d'abondance suivies de sept ans de famine.
Enfin les dispositions que Pharaon doit prendre, faire des réserves pendant les années d'abondance, et en confier la mise en oeuvre à "un homme perspicace et sage".
Une place à prendre !
Pour la petite histoire, l'heureux gagnant est... Joseph qui, magistral, réalise le plan divin. Dans la foulée, il retrouve grandeur et famille, et peut jouir enfin -- sinon de la Terre, du moins de la gloire, promise dans ses rêves d'enfant. Tout est bien...
L'Histoire, la grande, quant à elle continue ; sa fin reste à écrire ; tout est possible mais pose question : si un pharaon se présente ici et maintenant, au sortir d'un rêve de nuit, pierre catapultée dans le jardin de ses certitudes, trouvera-t-il un Joseph sur sa route pour traduire ?
(1) La source/url ci-dessous confronte les textes de la Genèse, 37 à 47, et du Coran, XII, 03 à 111
(Les citations au fil de l'article proviennent de : La Bible Chouraqui, Genèse, 41,2-5, Edition Desclée de Brouwer, 1986)